Miser sur une machine sur roue
Nicolas Pellerin a misé sur une abatteuse-façonneuse sur roues de Komatsu.
Par Guillaume Saint-Pierre, Opérations Forestières
Article original : Opérations Forestières
Nicolas Pellerin a misé sur l’innovation quand il a changé son abatteuse, en faisant l’acquisition d’une Komatsu 931XC.
À l’heure de renouveler sa machinerie, Nicolas Pellerin a eu un brin d’audace en misant sur une abatteuse-façonneuse sur roues. À la recherche de solutions innovantes et d’une meilleure efficacité, l’entrepreneur derrière MHP Forestier a trouvé chaussure à son pied, inspiré notamment par un séjour en Suède. Opérations forestières s’est déplacé dans la réserve faunique des Laurentides pour le voir à l’œuvre.
À travers les conifères enneigés se distingue la couleur rouge : c’est vers Komatsu que Nicolas Pellerin a jeté son dévolu. À bord d’une 931XC équipée d’une tête d’abattage C144 du même équipementier, le Baieriverain s’est épaulé d’Équipement SMS pour dénicher son futur équipement. Plus loin en forêt, un transporteur Komatsu 895.2, d’une capacité de 20 tonnes, fait aussi partie de la gamme acquise par MHP pour augmenter sa productivité.
« Bien évidemment, je cherchais à être plus polyvalent en forêt, mais aussi à ce que mes investissements soient performants à long terme », spécifie l’opérateur en affaires depuis 5 ans. L’ancien mécanicien a osé « ne pas changer les choses à moitié » et a foncé vers certaines innovations qui l’ont séduit en Scandinavie.
Plonger dans le futur être rétrograde
Lors d’un séjour de travail en Suède, Nicolas Pellerin a été surpris de constater que la majorité de la machinerie est sur roues. Au Québec, ce sont plutôt les équipements sur chenille qui dominent le paysage.
Pourtant, les similarités de terrain, de dénivelé et de conditions hivernales sont frappantes avec le Québec, estime le propriétaire de MHP Forestier, qui a osé faire la transition vers une machine sur roue. « Je n’avais jamais possédé ni conduit d’abatteuse sur roues auparavant, mais ça me semblait l’avenir ». Force est de constater que « son pari à six chiffres » qui le rendait un peu anxieux a été remporté. « Il y a énormément d’avantages : les roues réduisent l’orniérage, causant moins d’impacts dans le bois, dit-il. Je n’ai plus à changer les chenilles (une dépense très importante), les rouleaux et les pignons, ce que je devais faire à intervalle régulier. »
Au kilomètre 189 du parc des Laurentides, Jean Guérin et Patrice Ouimet, tous deux d’Équipement SMS, observaient avec satisfaction les équipements qu’ils avaient livrés récemment. « Bien aiguiller un client, c’est l’aider à mieux comprendre ses besoins » explique Patrice Ouimet, directeur division forestière pour l’entreprise. C’est dans cette optique que Nicolas Pellerin a pu faire des choix bien mesurés. L’un d’entre eux a été de choisir un équipement avec une flèche est latérale, qui obstrue moins la visibilité du conducteur. L’entrepreneur a notamment pu s’exercer avec l’aide d’un simulateur dans les bureaux saguenéens de SMS afin de s’acclimater à sa nouvelle abatteuse-façonneuse. Des petites attentions qui, finalement, comblent de satisfaction le principal intéressé.
À la fine pointe de la technologie
Entre autres caractéristique, la 931XC, qui détient la capacité hydraulique la plus élevée sur le marché, recèle d’innovations qui ont fait pencher la balance pour Nicolas Pellerin. L’une d’entre elles est le système de vérins qui vise à rendre la cabine de l’opérateur autonivelante. Côté entretien, un système de graissage automatisé procure une tranquillité d’esprit non négligeable. Le système informatisé embarqué à bord de l’abatteuse Komatsu est aussi une force à considérer. « C’est étonnamment convivial, se réjouit l’entrepreneur. La facilité d’utilisation est mise de l’avant et les paramètres de volume de coupe, les essences désirées par le client et le nombre de billots ainsi que leur longueur sont comptabilisés et archivés ».
Le représentant de SMS, Jean Guérin, ajoute au passage que les équipements Komatsu sont compatibles avec la technologie MaxiFleet, un logiciel permettant des accès à distance à la machinerie en plus de fournir des données sur chaque machine individuellement. Dans sa programmation la plus poussée, MaxiFleet offre aussi un logiciel de cartographie et d’analyse du terrain d’abattage, stocké dans l’infonuagique.
Dans une optique plus terre-à-terre, Nicolas Pellerin estime que la technologie et les économies de carburant génèrent de bons retours sur l’investissement. « Mensuellement, en carburant, l’épargne est clairement observable. » Heureusement, la technologie aide à optimiser l’ouvrage : il est ainsi possible d’obtenir des statistiques de performance aussi précises que le nombre de litres de carburant consommé par la machine selon le volume bûché.
Des défis croissants
Outre la présentation des équipements en pleine action dans leur milieu, la rencontre avec celui qui est à la tête de MHP Forestier fut aussi l’occasion d’aborder les réalités auxquelles un entrepreneur forestier doit faire face. Il n’a pas fallu chercher bien loin pour identifier l’une d’entre elles : le jour de la visite de presse, le beau-père de Nicolas conduisait son transporteur. « J’avais besoin rapidement, et il m’a dépanné. C’est pas évident de trouver des opérateurs, même si, comme on le voit bien, j’offre de conduire des équipements neufs qui améliorent les conditions de travail ». Le propriétaire affirme en riant avoir appris un nouveau terme, plus populaire chez les jeunes et les réseaux sociaux qu’en forêt : « Je me fais souvent ghoster (en référence à quelqu’un qui fait le mort, qui ne donne soudainement plus de nouvelles)! Trop souvent, j’entre en contact avec quelqu’un, mais le lundi matin, il ne se pointe pas ». Prenant la situation avec un grain de sel, il affirme tout de même que cet irritant devient de plus en plus préoccupant. Dans une perspective plus positive, il glisse un mot à propos de l’AQEF (Association québécoise des entrepreneurs forestiers), une association qui donne une voix importante aux entrepreneurs forestiers.
Alors qu’arrive Alexandra Simard, contremaître sur le terrain pour Forestra, Nicolas Pellerin rajoute qu’il n’a aucun remords d’être « allé dans le futur », d’avoir « pris de l’avance ». « C’est plus cher, oui, mais les bénéfices sur la productivité sont observables très rapidement. »
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